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Things People do streaming regarder en ligne 1440p

Things people do. l'Amérique en crise

Un drôle de polar existentiel fait le bilan de la crise des subprimes.

La crise est partout. Jusque dans le cinéma indépendant américain qui s'est entiché ces derniers temps de personnages rattrapés par l'époque. Ainsi Bill, un assureur, qui vient de se faire lourder de sa boîte mais refuse de le révéler à sa femme et ses enfants.

Sa banque, ne va pas tarder à lui rappeler sa situation, lorsqu'il faut payer les traites de sa maison. Pour honorer les échéances, Bill se met à braquer les commerces environnants. Tout en copinant avec un flic qui va être chargé de l'enquête.

Bill c'est Wes Bentley. Marrant de retrouver celui qui incarnait la jeune génération dans American Beauty. A l'époque c'était Kevin Spacey qui découvrait les effets de la crise. Quinze ans plus, tard, c'est donc Bentley qui se la prend dans la poire, comme un signe des temps indiquant que rien ne s'est arrangé, au contraire.

Things people do est encore plus désabusé que ne l'était le film de Sam Mendes. Ne serait-ce que dans ce qu'il raconte de la quête du bonheur: une piscine et un pavillon perdus quelque part dans une ville aux abords d'un désert à perte de vue. Voilà ce que serait devenu le rêve américain, raboté par les subprimes.

Dans ce contexte, là, Bill et sa bascule dans la criminalité, manière de se révolter contre un ordre économique désormais établi, n'est pas si éloigné que ça d'un Walter White (le prof de maths métamorphosé en dealer de crystal meth de Breaking bad ). Ils vivent d'ailleurs dans le même coin, la banlieue d'Albuquerque, Nouveau Mexique. A une nuance près qui rend tragique Things people do. Bill est et restera un prolétaire jusque dans son manque d'ambition criminelle.

Cette hauteur de cadre fait la force du film de Saar Klein, un ancien monteur pour Terence Malick. en filmant les horizons restreints de cet assureur (comme ceux d'ailleurs du flic, se satisfaisant de quelques bières au bowling du coin), Things people do signe son agenda politique, pour raconter une middle-class qui n'a plus les moyens de rêver très haut.

Le profil bas, presque neutre, de la mise en scène assume l'accompagnement de cette classe sociale, qui doit se contenter du strict nécessaire. "Il n'y a plus de Bien ou de Mal, juste des choses que font les gens " dira ce flic, (Jason Isaac, très loin de son rôle de Malefoy senior dans les Harry Potter, très bien en type désabusé au point de ne même pas envisager le suicide comme une issue libératrice) confirmant que même le désespoir est en train de devenir un luxe.

Things people do prend le même pli, en refusant de frimer, d'aller sur le terrain du polar qui finirait en bain de sang. C'est justement ce qui rend ce film prenant, ce ton dépressif, cette atmosphère plombée dans un décor naturel pourtant écrasé par le ciel bleu et le soleil en surchauffe.

Curieusement, Things People Do est sorti dans les salles américaines sous le titre After the fall ("Après la chute" pour les non-anglophones). La fin, assez ouverte, de ce drôle de polar existentiel, parle bien de cela. comment se relever, revenir à la surface quand on est au fond du trou ?

En salles le 18 février